flâneries intempestives

Publié le par rhys

  Ca y est, il nous faut renoncer, déjà, aux charmes lourds de l'été. Quels imbéciles, ceux qui pérorent à tous les passants que nous vivons dans un monde sans saisons. Même l'aveugle peut, à défaut de voir le changement, en humer les essences.

Des perles de parfum floral, bientôt supplantées par un boisé masculin, s'attardent dans l'air. Celui-ci est plus frais à présent, plus traître aussi, ou espiègle, dira-t-on.

  Qui voit donc en l'automne le visage de l'âge mur?
Il n'est pour moi qu'un enfant, un petit écolier qui mouchète maladroitement de son crayon d'or l'arrogant vert des feuilles d'été. Il souffle sur les nuages, riant aux larmes, aux pluies et tempêtes, devant les formes étranges, grotesques qu'ils prennent en se tordant. Les parapluies s'ouvrent dans un cliquetis agacé.

   L'automne est un écho. Les dernières pulsation du sang qui rugit à nos oreilles après les vertiges estivaux. Il appelle à la contemplation, et feutre nos rues de tapis d'or, pour que nos pas n'abîment pas la douceur de son chant. Le ciel doré semble plus bas et plus familier. On dirait que le monde, plus petit, devient notre maison, notre chambre, notre lit.

   Oh... Une feuille se craquele déjà, et le bruit a fait fuir les oiseaux...
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